L’ère Showa ne s’est pas achevée avec la mort de l'Empereur Hirohito. C’est du moins le pari fictionnel du photographe japonais Kazuyoshi Usui dans ses travaux « Showa 88 » et « Showa 92 ». Kazuyoshi Usui n’est pas très optimiste quant il s’agit de décrire le Japon d’aujourd’hui et d’anticiper celui de demain : conformisme, hyper-hygièneisation et sécurité en seraient devenus les totems, avec pour conséquence un appauvrissement des mentalités.
Mais il ne perd pas espoir : ses photos pleines de couleurs d’une fraction du Japon encore en marge insufflent au pays jugé sans fard le désir de (sur)vivre et la tolérance ayant dominé l’ère d’après-guerre.
Avec 2020 pour horizon : « Une opération de nettoyage est en cours dans toute la ville, en prévision des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Les choses jugées menaçantes sont éliminées et l'accent est mis sur une ville super-propre et super-sécurisée. Le Japon d'aujourd'hui est immensément stérilisé. (...) À mon avis, les cultures Showa conservées par une étroite marge vont complètement disparaître en 2020, et un nouveau Japon va naître. Je songe à présenter un nouveau travail à ce moment-là. »
↳ INTERVIEW WITH KAZUYOSHI USUI : PROJECTING SHOWA - EN
(via American Suburb X - 1er Novembre | image : © Kazuyoshi Usui )
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